Edito Avril: Entrons dans la Résurrection du Christ pour la vivre au quotidien!

Dans nos actes et nos paroles, dans nos désirs de vivre la joie qui découle de Pâques. Pour nous chrétiens « la joie a des racines en forme de croix » pourrait-on conclure de la semaine sainte qui vient de passer! Drames de nos vies, horribles attentats à nouveau, scandales qui défigure l’église et dont les médias aiment faire écho, tant d’horreurs qui viennent de l’extérieur mais aussi de l’intérieur, et bien plus proche, de nos cœurs mêmes. Car nous voyons bien que si nous étions dans d’autres circonstances et sans les grâces que nous avons reçues: notre pays libre, notre éducation, notre foi chrétienne, nos valeurs, l’amour que nous avons reçu, nous pourrions nous aussi être capables du pire. Mais l’apôtre saint Jean nous rappelle que par le baptême «Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce » (Jn1,16)

Oui, «Le monde est malade, mais on ne peut pas guérir le monde, seulement faire advenir le royaume, qui est le Christ. Pour y entrer il faut se convertir dans l’intime de soi, et passer du souci de l’intérêt personnel à la joie de servir l’Œuvre du Père, l’intention divine, qui est le royaume en marche ». (Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu. Mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur … c’est pourquoi Dieu l’a exalté » Philippiens 2)

« Se convertir, c’est écouter son devoir. S’occuper non plus de ce que la vie vous doit et que vous revendiquez comme un dû, (de la part des autres, de l’église, de la politique, de la société), mais plutôt de votre dette envers la vie. » Comme le fils ainé du Père miséricordieux qui doit se convertir pour entrer dans la joie de partager sa vie avec le Père. Quelle est elle cette dette? … contemplons tout ce que nous avons reçu… et entrons dans cette vivante louange au Père par le Fils dans l’Esprit.

« Il s’agit de faire cette démarche sans aucun souci de rétribution, car il n’y a pas de royaume céleste après la mort, où vous pourriez couler des jours heureux et paisibles en remerciement de vos bonnes œuvres. Mais il y a en revanche une VIE dans un royaume avant la mort, car c’est le royaume en marche pour lequel on travaille, et cette vie là est éternelle ». (le maîtres des béatitudes, Yvan Amar)

Ici et maintenant, entrons dans le royaume, chassant délibérément toute tristesse, et tout ce qui y mène (même si la douleur face aux atrocités est légitime). Choisir sa vie, passer de subir à choisir! Plutôt que subir en permanence les contrariétés, les épreuves, choisir sa vie, avec ses faces joyeuses, voire glorieuses, mais aussi les douloureuses… Après de nombreuses épreuves, et quelques jours avant sa mort, Claire de Castelbajac s’exclamait: « Je suis tellement heureuse que si je mourais maintenant, je crois que j’irais au ciel tout droit, puisque le ciel c’est la louange de Dieu, et j’y suis déjà« , (cette apôtre de la joie repose à l’abbaye de Boulaur, et un procès en béatification suit son cours).

Demandons souvent cette joie, signe de la grâce de Dieu. refusons tout ce qui empêche la joie du royaume de se déployer en nous.

Et rendons grâces pour les joies de la paroisse, les fêtes de la sainte Barbe à Boulogne et l’Isle, la marche de carême à Aurignac où nous étions plus de 60, la conférence de Carême sur la miséricorde à Ciadoux, le projet de parrainage d’enfants du burkina, que nous découvrirons peu à peu avec l’aide du Père Rémy Kaboré, les inscriptions au catéchisme, et tout ce que nous ne voyons pas mais qui se passe dans les cœurs. Avançons joyeusement au large, le WE de renouveau pastoral, les baptêmes, les mariages, les fêtes de village qui vont commencer seront l’occasion de grande joie pour tout notre ensemble paroissial des coteaux.

Abbé Damien Verley +