L’amour est il enfant de Bohême? Homélie 5° dimanche de Pâques

L’amour est enfant de bohème, qui n’a jamais connu de loi ! nous dit l’opéra bien connu.

                Pourtant le christ nous donne aujourd’hui une loi d’amour, un commandent nouveau. Nous aimer comme il nous a aimé. Cela ne semble pas bien nouveau, dès l’origine du monde, la terre était remplie d’amour, et il n’y a pas besoin de connaitre le christ pour aimer. Dieu agit dans le cœur de tout homme, il est à l’origine de tout bien, de tout amour, une mère au fond de l’amazonie qui berce son enfant, un homme qui travaille durement pour nourrir sa famille au bangladesh, une none bouddhiste qui sert les pauvres au vietnam, nous n’avons pas le monopole de l’amour comme chrétien. Qu’y a-t-il donc de nouveau ? en quoi le commandement nouveau peut il nous déplacer aujourd’hui ?

                Le Pape Benoit XVI dans sa magnifique encyclique Deus caritas Est, dieu est amour, montrait la spécificité de l’amour que le Christ nous a enseigné. C’est très nouveau pour chaque génération, et je voudrai dire en particulier pour les jeunes dont l’éducation a été faite en partie par les dessins animés et surtout les films hollywoodiens. En effet lorsque l’on regarde la plupart des comédies romantiques des années 2000, on se rend compte que le scénario est souvent le même, un amour impossible pour diverse raison, mais la puissance des sentiments qui l’emporte et qui fait que les obstacles tombent. La puissance de l’amour, tombé comme un coup de foudre, qui fait que le couple se forme et ils se marient, et bien souvent l’histoire s’arrête là. Cet amour est une des formes de l’amour, que la philosophie grecque appelait l’eros, un amour puissant qui attire, qui pousse vers l’autre, jusqu’à l’extase. C’est bon en soi. Malheureusement cet amour là poussait les grecs dans certains temples à avoir des prostituées sacrées, exploitées là pour permettre cet extase. Et de la même manière l’amour sentiment et l’éros peut pousser à l’exploitation de femmes, lorsque l’on pense à la pornographie par exemple…

À côté de cet amour les philosophes grecs parlaient souvent de l’amour « philia », une forme d’amour qui ressemble plus à l’amitié, on connait cette racine à travers le mot « philantrophe » par ex. ces deux amours sont souvent mêlés dans un couple, après l’attirance, il y a une amitié appelé à se déployer, à travers des projets communs, la vie commune, des activités vécues ensemble.

                Et le Pape Benoit XVI nous dit qu’il y a un amour proprement chrétien qu’est l’agapè, un amour de don. Qui nous pousse à nous donner. Lorsque le Christ nous donne un commandement, qu’il nous ordonne de nous aimer, il ne nous demande pas d’avoir des coups de foudre pour les autres. Il est cet amour qui purifie l’éros de ces risques de déviances et de domination. Oui le sentiment amoureux ne se maitrise pas tant que cela. Mais l’amour qui est un don, celui-ci de décide et vient de la volonté. L’amour donc n’est pas que du sentiment, mais une décision également. C’est cette décision qui est prise lors d’un mariage. Le chancelier bismarck dans un mot fameux, dit lors de son mariage à sa fiancé, en entrant dans l’église : Madame je ne vous marie pas parce que je vous aime ! imaginez la peur de la femme. et plus tard lors de la nuit de noce, il lui dit : je ne vous marie pas parce que je vous aime, mais pour vous aimer. Il y a donc notre liberté qui est en jeu.

                Nous ne sommes pas une communauté fraternelle parce que nous nous aimons, parce que nous nous sommes choisis, mais nous voulons nous aimer comme le christ nous a aimé. Arrêtons nous une minute. Regardons notre voisin. Et nous pouvons lui dire : je veux t’aimer comme le Christ m’a aimé. Comme saint paul disait : je vis ma vie dans la foi au fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. Je veux donner ma vie pour toi, mon frère, ma sœur dans le Christ. Alors nous serons prêt à faire toute chose nouvelle, à accueillir toute nouvelle personne, et si nous vivons toujours plus de cet amour, qui donne de la joie, comme les premiers apôtres, nous aurons le désir d’ouvrir aux autres les portes de la foi, les portes de cette fraternité qu’est l’église. Enfant d’un même père, qui ne se sont pas choisis entre eux, mais qui sur ordre du Christ s’aiment, comme des frrères, comme des sœurs.

Mais comme les apôtres le disaient dans la première lecture, il nous fasser par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. Pour que notre communauté des coteaux soit une belle image du royaume de Dieu, il y a bien des épreuves, des changements, qui ne sont jamais faciles, mais s’ils sont vécu avec un esprit ouvert à la nouveauté du Christ ressuscité ils seront source de fécondité et de joie, car l’amour donné est toujours fécond, et l’amour donné est toujours source de joie : il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Pour cela, puisons l’amour à la source : dans les sacrements et la parole de Dieu. Nous découvrirons combien nous sommes aimés du Père, et que nous ne sommes pas la source de l’amour, mais plutôt ue vasque, qui peut déborder. Voilà la nouvelle évangélisation : vivre une plus grande fraternité entre nous pour qua la joie de notre communauté déborde. Amen