Edito Décembre – Noël, fête de l’Espérance

    Nous avons tous des motifs d’inquiétude en cette période de transformations rapides, de conflits mondialisés, d’interrogations multiples. Le cri de foi et d’espérance du prophète Isaïe (Is 9,1) reste donc d’une frappante actualité : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ! ». Cette bonne nouvelle exprime que nous ne portons pas seuls la responsabilité de l’avenir car le Seigneur veille, il vient et il agit.
L’Evangile confirme ce message essentiel. Par exemple, à Marie ou encore aux disciples découragés qui s’exclament « Mais alors, c’est impossible d’être sauvés ! », l’archange et Jésus répondent : « Aux hommes en effet, c’est impossible, mais pas à Dieu, car à Dieu tout est possible » (Lc 1,37 / Mc 10,26-27). Cependant l’Evangile ajoute un élément important à l’espérance d’Israël : bien mieux qu’un envoyé, c’est Dieu lui-même qui vient naître comme homme au milieu des hommes. Jésus est vrai Dieu et vrai homme à la fois ; c’est le mystère de l’Incarnation.

    Méditons cette citation de l’encyclique de Benoît XVI sur l’Espérance (§31) : « Dieu est le fondement de l’espérance – non pas n’importe quel dieu, mais le Dieu qui possède un visage humain et qui nous a aimés jusqu’au bout – chacun individuellement et l’humanité tout entière. Son Règne n’est pas un au-delà imaginaire, placé dans un avenir qui ne se réalise jamais ; son règne est présent là où il est aimé et où son amour nous atteint. Seul son amour nous donne la possibilité de persévérer avec sobriété jour après jour, sans perdre l’élan de l’espérance, dans un monde qui, par nature, est imparfait. »
Dieu est vraiment au milieu de nous ; il peut l’impossible. Mais il ne le fera pas sans nous : pour respecter notre liberté, il ne le fera pas sans notre demande, sans notre prière et sans une transformation intérieure conforme à notre prière.

    Je vous propose alors de prendre le temps de répondre à cette question : pour moi-même, pour ma famille ou mes amis, ou encore pour mon pays, pour le monde, qu’est-ce qui me paraît à la fois nécessaire et hors de ma portée ? » Nous pouvons en faire une liste écrite… Dans un deuxième temps présenter au Seigneur toute cette liste comme un enfant qui naît et lui demander de nous aider à le faire grandir. Voilà une manière toute simple de nourrir notre propre Espérance en ce temps de l’Avent et de nous préparer ainsi à fêter Noël en débordant d’une Espérance qui permettra au Seigneur d’agir en nous et dans le monde. Car si Jésus naît, c’est pour illuminer le monde et pour que cette illumination nous soit manifeste. « Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez déjà reçu, cela vous sera accordé » (Mc 11,24).

Paix et Joie ! fr. Patrice