Edito du mois de Septembre

 

Il y a quelques années, un ami prêtre est allé prêcher une retraite à des dames en Allemagne. Le thème de sa retraite était: « la conversion ». Au bout de quelques heures il semblait qu’il y avait un malaise, alors il est allé discuter avec une des retraitantes qui lui a dit: « monsieur l’abbé, nous sommes bavaroises, catholiques. Pourquoi devrions-nous nous convertir??? »

Derrière la présomption d’une telle phrase, il y a une réalité qui nous rejoint: Sommes-nous conscients que nous avons besoin de nous convertir personnellement et communautairement? Une conversion pastorale pour passer d’une pastorale de la conservation à une pastorale missionnaire?

Oui, il y a bien un enjeu important pour notre communauté chrétienne, encore et toujours appelée à des conversions, en premier lieu à la charité fraternelle et à être « en sortie »! Je suis bien conscient que cette nouvelle année apportera des changements d’horaires de messes et que cela peut être déroutant  pour les habitudes. Mais il faut bien s’adapter aux situations nouvelles, au fait qu’il y  ait un prêtre de moins. Derrière les changements, nécessaires, il y a les conversions auxquelles chacun de nous doit consentir. Être dans une démarche de conversion nous permet d’accepter plus facilement les changements, l’évolution.

Qu’est ce que la conversion? Quelque chose d’intime, un travail du Seigneur dans notre cœur, qui suppose notre accord, notre désir, l’ouverture de notre cœur à l’œuvre de la grâce. Comme disait Péguy:

Il y a quelque chose de pire que d’avoir une âme même perverse. C’est d’avoir une âme habituée. On a vu les jeux incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n’a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n’a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n’a pas vu tremper ce qui était habitué ». 

 

Alors, au-delà de l’habitude, cherchons à avancer au large avec la grâce de Dieu au sein de notre ensemble paroissial des coteaux! On pourrait croire que Dieu est mort, que l’Église est morte, que la paroisse est morte en rural. Pourtant la paroisse est l’avenir. Écoutons le Saint Père François:

« La paroisse n’est pas une structure caduque ; précisément parce qu’elle a une grande plasticité, elle peut prendre des formes très diverses qui demandent la docilité et la créativité missionnaire du pasteur et de la communauté. Même si, certainement, elle n’est pas l’unique institution évangélisatrice, si elle est capable de se réformer et de s’adapter constamment, elle continuera à être ‘l’Église elle-même qui vit au milieu des maisons de ses fils et de ses filles’. Cela suppose que réellement elle soit en contact avec les familles et avec la vie du peuple et ne devienne pas une structure séparée des gens, ou un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes. La paroisse est présence ecclésiale sur le territoire, lieu de l’écoute de la Parole, de la croissance de la vie chrétienne, du dialogue, de l’annonce, de la charité généreuse, de l’adoration et de la célébration. À travers toutes ses activités, la paroisse encourage et forme ses membres pour qu’ils soient des agents de l’évangélisation. Elle est communauté de communautés, sanctuaire où les assoiffés viennent boire pour continuer à marcher, et centre d’un constant envoi missionnaire ». 

Voici tout un programme que nous vivrons ensemble dès la rentrée paroissiale le 8 octobre, à ne pas louper, à Cassagnabères. Ce sera l’occasion de lancer cette nouvelle année pastorale, avec l’audace et le zèle auxquels nous appelle le pape François.

En attendant nous commençons l’année avec le pèlerinage à Lourdes, puis la procession en l’honneur de Notre Dame D’AULON le 8 septembre à 20h. Et bien sûr la fête patronale de l’Isle en Dodon le 10 septembre à 10h30. Cette dernière messe sera l’occasion de dire au revoir à Anthony, qui partira au Brésil quelques jours après, et d’accueillir Sœur Mireille, qui arrive dans la communauté des sœurs Notre Dame de la Paix (en remplacement de Sœur Rose qui rejoint une communauté à Ramonville), ainsi qu’Irénée, séminariste, qui nous rejoint. Dieu soit loué pour ces  ouvriers qu’il donne pour la moisson.

Avançons au large, chers paroissiens!      Abbé Damien Verley +