Homélie du WE de renouveau pastoral – sortez les cannes à pèche

Jadis, au millénaire passé, on chantait dans les camps de jeunes pour redonner la joie dans les moments difficiles : On pagaie, on pagaie, où t’as mis la pagaie ???

                C’est l’impression que nous pouvons avoir dans cet évangile, qui nous montre les apôtres en train de ramer péniblément, sur 5km en une nuit… 1 kmh peut-être.. C’est peut être l’impression que nous vivons également dans nos désirs de faire vivre nos paroisses, ramer péniblement. Pourtant dans ce passage il règne comme une atmosphère de création : souvenez les premiers versets de la genèse : AU COMMENCEMENT, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Ici aussi les apôtres sont sur la mer, dans les ténèbres, et le vent souffle sur les eaux. Masi là où Dieu avait dit : que la lumière soit ! le Seigneur vient et dit aux apôtres : n’ayez plus peur !!!

                Cela ne manque pas de nous faire penser à St Jean Paul II et son vibrant n’ayez pas peur. Prophète, avec tous ceux de nos paroisses qui ont accepté de ramer à contre courant en pleine période de déchristianisation, ils nous permettent d’être là aujourd’hui et d’entendre n’ayez plus peur !!! Nos évêques nous ont poussé à monter dans cette barque. Et vos curés vous ont invité à vous embarquer dans cette aventure pour ce WE. Il peut règner une atmosphère de recréation, ou du mois de profond renouvellement. Voici que je fais toute choses nouvelle nous dit le Christ ressuscité !

                Pourquoi cette nouveauté ? car force est de constater que la barque évolue dans la situation actuelle. L’Église, évolue, et s’adapte bien que peu de gens le voient de l’extérieur. Dans l’atmosphère de chrétienté d’où nous sortons, l’église a pu ressembler à une armada de pèche, avec ses gros chalutiers et ses filets d’où sortaient des multitudes de chrétiens pratiquants. Nos paroisses sont pour beaucoup revenues à l’humilité de petites barques dans une mer qui se déchaine. Alors amenés ici par Dieu, nous sommes invités à renouveler notre acte de foi, Jésus s’approche de la barque : fixons le christ ressuscité du regard, et disons lui : Seigneur Jésus je veux être fidèle instrument du renouveau entre tes mains, pour réchauffer les cœurs, et affermir l’espérance de mes frères en disant : c’est possible ! Lâchons les rames et les filets, accrochons nous au Christ et sortons les cannes à pêche. Chaque personne est unique, et se débat dans les difficultés de ce monde que représente la mer. Chaque personne a besoin d’être secourue et repêchée, comme au temps du titanic, nous sommes dans les chaloupes et nous avons le devoir de secourir ceux qui se débattent dans les eaux froides.

                Oui, c’est toujours la même barque, l’Église catholique, avec les mêmes moyens fondamentaux : l’adoration de Jésus, la charité fraternelle, l’esprit de service, le désir missionnaire, la conversion. Mais peut être avec une vision enthousiasmante pour nos paroisses, appelées à devenir des communautés de communautés de disciples missionnaires. Ainsi donc, si nous renouvelons notre acte de foi au cours de cette messe, alors comme les apôtres, même s’il nous semble être loin du rivage, nous toucherons la terre ferme : le royaume. Nous goûterons cette réalité du royaume en croissance. Cette graine appelée à produire du fruit au centuple. Alors nous reviendrons chez nous prêts à lâcher la rame, et à devenir pécheur d’homme. comme dans les actes des apôtres, nous aurons la joie de voir que « la parole de Dieu était féconde,
le nombre des disciples se multipliait fortement,
et une grande foule
parvenaient à l’obéissance de la foi ».

                La chanson se terminait ainsi : où t’as mis la pagaie ? les croco l’ont bouffé, on peut plus pagayer…. Seigneur Jésus ressuscité, regarde nous qui sommes venus te rencontrer et te dire notre désir du royaume. Aide nous à entrer dans ce renouveau des paroisses, pour que nous puissions ramer un peu moins, et que poussés par le souffle de l’Esprit Saint que nous appelons aujourd’hui dans notre cénacle, nous ayons l’audace de préparer les filets, ou du moins de ressortie les cannes à pèche. Amen.

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