Nombre d’entre vous auront le désir d’aller à la pêche en ces dimanches d’avril
Aussi, en ce début de printemps, allons-nous nous arrêter quelques lignes sur 2 façons bien connues de pêcher.
La pêche au leurre pour commencer ; un leurre est un dispositif destinant à tromper le poisson pour mieux l’attraper. La pêche au leurre est une pêche où le pêcheur va vers le poisson avec un poisson artificiel. Elle demande de la pratique parce qu’elle s’est modernisée ; aujourd’hui très à la mode, elle est née au 18°siècle et a pris ce nom véritablement que fin 19°.
La pêche au coup, elle, englobe les techniques qui consistent à choisir et préparer un lieu de pêche dit « le coup ». L’objectif principal est de faire venir le poisson sur ce coup et de le maintenir à l’aide d’une amorce. Elle a l’avantage de permettre de pêcher dans tous les plans d’eau : rivières, ruisseaux et lacs d’eau douce de nos campagnes. Elle est la pêche traditionnelle, celle que nous avons tous pratiquée dans notre enfance, la pêche ancestrale.
Les premiers apôtres étaient des pécheurs professionnels
Pierre, André, Jacques et Jean pêchaient au filet…
« Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit :
« Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent » Matthieu 4,18-22
Suivre Jésus, c’est ce que nous allons faire pendant cette semaine sainte : de l’entrée à Jérusalem jusqu’à la croix, de la croix à la mort, de la mort à la résurrection ; suivre Jésus, c’est aussi aller à la pêche, pour mettre en pratique ce qu’il nous demande dans la finale de Saint Matthieu :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Matthieu 28, 18-20
Le temps de la pêche au filet est révolu, retour à la première évangélisation
L’évangélisation dans notre République laïque – qui ne reconnaît ni ne salarie aucun culte (article 2 de la loi de 1905) – ne peut être aujourd’hui qu’une proposition de foi faite à nos contemporains ; les religions sont d’aucun intérêt social et général partagé dans notre pays, c’est pourquoi elles ne sont pas reconnues. Aussi notre seul lieu d’appartenance en tant que catholique est notre communauté particulière, reliée à notre communauté universelle, l’État du Vatican.
Trouver des chemins pour amener nos contemporains dans notre communauté c’est à la fois aller à leur rencontre sans leurre ni artifice, mais aussi préparer des « lieux de pêche » qui sont des rencontres fraternelles avec la communauté ; rencontres de diverses formes pour progressivement aboutir à vivre les sacrements dans nos églises, le lieu par excellence.
C’est tout l’enjeu du synode sur la synodalité ; nos 6 groupes se sont rencontrés le 26 mars dernier ; nous avons décidé de nous retrouver le 14 mai prochain pour continuer à approfondir les chemins entr’ouverts. N’oublions pas que la véritable pêche est de chercher Le Poisson, qui est le Christ Lui-même… Lui seul peut nous orienter vers des bans de poissons… Lui seul peut amener ses bans jusqu’aux bancs de nos églises.
Que cette semaine sainte nous renouvelle personnellement et communautairement à la vie de Dieu par le Christ dans l’Esprit Saint !
P. Thierry