Continuons d’explorer « La joie de l’Evangile » du pape François, parue le 24 novembre 2013 ; arrêtons-nous sur l’engagement communautaire. Le pape part d’un constat : le contexte sociologique et politique dans lequel nous vivons.
►Un contexte de la culture mondialisée
Nous sommes à l’ère de la connaissance et de l’information, sources de nouvelles formes de pouvoir souvent anonyme. Nous sommes à l’ère de l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, sorte de tyrannie invisible. Une dictature de l’économie sans visage, un fétichisme de l’argent, où l’être humain est réduit à un seul de ses besoins : la consommation (ce sont les mots du Pape). Une société de consommation matérialiste, individualiste, relativiste, où la disparité sociale devient toujours plus évidente.
► Une culture mondialisée où chacun veut être porteur de sa propre vérité subjective, et qui rend difficile aux citoyens d’avoir envie de participer à un projet commun qui aille au-delà des intérêts et des désirs personnels.
Voilà le contexte, et nous sommes tous, de quelque façon, sous l’influence de la culture actuelle mondialisée, qui engendre une accentuation de l’individualisme, une crise d’identité, une baisse de ferveur.
►Pour nous, chrétiens, quelles peuvent en être les conséquences dans notre vie de foi ?
La problématique tourne autour du témoignage de communion fraternelle que doit dégager toute communauté chrétienne, pour devenir attrayante et lumineuse. Toujours ce dynamisme théologique d’une Eglise par attraction.
Parce que la foi authentique dans le Fils de Dieu fait chair est inséparable de l’appartenance à la communauté, du service, et de la réconciliation avec soi-même et entre les hommes.
Le Pape nous invite aussi à la « révolution de la tendresse », c’est-à-dire à sortir de soi-même pour s’unir aux autres dans une expérience de fraternité, une fraternité mystique, contemplative, qui sait découvrir Dieu en chaque être humain, et qui sait ouvrir le cœur à l’amour divin pour chercher le bonheur des autres.
Parce que l’unique voie consiste à apprendre à découvrir Jésus dans le visage d’autrui ; aussi faut-il mettre l’Eglise en mouvement de sortie de soi, de mission centrée en Jésus-Christ.
► Alors, quels sont les défis de l’inculturation de la foi ?
Dans une époque de ‘désertification’ spirituelle, fruit du projet de sociétés qui veulent se construire sans Dieu ou qui détruisent leurs racines chrétiennes (les mots du Pape), l’Eglise est appelée à se mettre au service d’un dialogue difficile.
Alors, comment recréer l’adhésion mystique de la foi dans une société rationaliste et relativiste qui propose des scénarios religieux pluriels ?
► Par une évangélisation qui éclaire les nouvelles manières de se mettre en relation avec Dieu, en relation avec les autres, en relation avec l’environnement. Cela passe par le témoignage du sens unitaire et complet de la vie humaine que l’Evangile propose : les valeurs d’un authentique humanisme chrétien. Nous sommes appelés à être des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise et ainsi tiennent en éveil l’espérance ; et qui par leur regard de foi sont capables de reconnaître la lumière que l’Esprit Saint répand toujours.
► Comment je vis mon appartenance à la communauté chrétienne et mon témoignage de communion fraternelle ?
► Comment je témoigne du sens unitaire de la vie que l’Evangile propose pour éveiller l’espérance chez les personnes que je rencontre ?
► Comment je découvre Dieu en chaque être humain et me met en mouvement de mission centrée en Jésus-Christ ?
P. Thierry