Dans ses dernières encycliques, le pape affirme que la Terre est un pauvre que l’on maltraite avec de redoutables conséquences sur la vie des hommes (Laudato Si) et que le désir universel de fraternité a besoin de renaître (Fratelli Tutti). Mais, pour réorienter sa course, il ne suffit pas de constater l’état du monde : nous avons besoin de laisser l’amour du Christ agir en nous et à travers nous. Dans cette lettre intitulée « Il nous a aimés », le pape nous en propose un chemin concret, la dévotion au Cœur du Christ.
François explique qu’il y a là une spiritualité qui prend sa source dans l’Évangile et qui n’a cessé, sous diverses formes, de se déployer et de s’affiner dans l’histoire de l’Église. Même si des manifestations mystiques ont pu l’orienter, il ne s’agit pas d’une dévotion simplement privée : au contraire, il y a nécessité pour tous les croyants de contempler et d’adorer l’Amour incarné en Jésus-Christ pour s’en laisser remplir et permettre au Christ de poursuivre sa mission dans le monde.
L’origine de cette dévotion provient de quelques versets de l’Évangile selon saint Jean : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ! » s’exclame Jésus dans le Temple (Jn 7,38) et l’évangéliste s’empresse de citer l’Écriture « De son cœur couleront des fleuves d’eau vive » ; pendant la Cène le jeune apôtre Jean se penche sur la poitrine de Jésus (Jn 13,25) ; après la mort de Jésus, « un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19,34). Le terme « cœur » symbolise de manière très adéquate l’Amour de Dieu, l’Amour de Jésus pour les hommes ; dans l’Antiquité, le cœur est en effet compris comme le centre unificateur de l’être humain ; dans la Bible, il est aussi le lieu de la vérité profonde qui s’oppose aux apparences. Nous avons besoin de revenir au cœur, rendre la primauté à l’amour sur la rationalité, à la miséricorde sur les sacrifices.
François nous invite donc à unir notre cœur blessé et fragile à celui du Christ pour faire advenir dans ce monde le miracle du Royaume de justice et d’amour. Il nous explique la distinction entre l’adoration de la personne entière du Christ vivant et la vénération des images comme celles du Sacré-Cœur. Il décrit l’évolution des formes de cette dévotion, notamment à partir d’un nombre inattendu de saints Français, qui nous conduit finalement jusqu’à l’adoration du Père et simultanément vers nos frères et sœurs. Il nous invite particulièrement à entrer dans la spiritualité de la consolation du Christ, bien sûr pleinement ressuscité dans la Gloire mais qui conserve un souvenir de ses blessures : en le consolant, nous nous décentrons de nous-mêmes et sommes nous-mêmes consolés. L’amour du Christ est alors à même de sortir l’Église de ses impasses et de libérer le monde de sa fièvre, de donner du cœur à cette terre.
Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous samedi 7 décembre à 10h00 à l’église d’Aurignac (chauffée).
Frère Patrice
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