Edito de Février: carême en vue

Déjà le carême?

Il semble que nous avons laissé Noël depuis peu et déjà l’année nous tourne vers le carême. Un temps qui peut ne pas nous sembler sympathique! Pourtant il permet de retrouver la bonté des limites! Le monde qui s’enfuie vers la consommation sans limite, la communication sans limite, la liberté sans limite, la jouissance sans limite s’abîme. Les relations entre les gens se dégradent avec le développement des écrans, comme la création s’est dégradée avec le développement industriel et économique . A vouloir congédier le créateur, la création s’étiole avertissait le Pape Benoit XVI.

Devant la fuite en avant bien des gens ont compris que la sobriété, les limites sont nécessaires, bonnes, et désirables.   Pour nous chrétiens, nous savons les limites que Dieu nous a données. Les 40 jours que Jésus a passé au désert sont exemplaires pour nous, et nous montrent la tentation de l’avoir, du pouvoir, et du savoir sans limite. S’ils ne sont pas limités par les dix commandements, résumé dans l’unique commandement de l’amour de Dieu et du prochain, alors ils conduisent à l’avidité, à l’indifférence aux autres et au monde qui nous entoure, à la barbarie même, en tout cas à l’immoralité… Notre monde ressent le besoin de limites!

Comment lutter contre les violences faites aux femmes, s’il n’y a pas une solide éducation à la belle pureté de l’amour, et à la maîtrise des écrans, et du fléau des images dégradantes qui y sont partagées? Comment lutter contre l’égoïsme et l’injustice sociale si nous-mêmes ne cherchons pas à devenir plus justes. Comment lutter contre l’indifférence et l’ignorance si nous-mêmes nous sommes indifférents à notre culture, nos racines, notre foi, notre Dieu?

40 jours, le carême nous est donné pour que nous redécouvrions les bonnes limites, et que nous nous présentions, conscient de nos limites à celui qui est infiniment bon, aimable, désirable. Je suis limité et pécheur, j’ai besoin de la guérison. Et du pardon Je suis limité et mortel, j’ai besoin de l’éternel. Je suis limité et faible, j’ai besoin d’être affermi. Je suis limité dans mes connaissances de la foi et du monde, j’ai besoin de m’ouvrir plus encore. Je suis limité dans ma capacité d’amour, j’ai besoin de la grâce de Dieu. « Fais toi capacité, je me ferai torrent » disait Dieu à Ste Catherine de Sienne.

Nous sommes limités, et pourtant nos désirs sont illimités! Où assouvir notre désir d’éternité et d’absolu? En Dieu. En vivant de l’amour éternel qui vient de Dieu. L’amour concret, le don de nous même qui coule à travers un cœur ouvert au Christ.

Vous voulez entrer dans le carême, pour goûter la joie chrétienne? Redécouvrir vos limites et la vie illimitée en Dieu? La paroisse vous aidera: vous pouvez récupérer un livret de carême à la fin des messes, vous unir aux évènements paroissiaux, en commençant par la messe du mercredi des cendres, la Table Ouverte Paroissiale (repas partagé) le dimanche 18 à l’Isle après la messe, suivie d’une méditation pour mieux comprendre le carême. L’adoration prolongée à Boulogne et l’Isle, la cérémonie pénitentielle à St Bernard, etc. Dans le prochain angélus, d’autres pistes vous seront proposées.

Bon temps de carême           Abbé Damien Verley +