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« Qui est cet homme ? », s’interroge la ville.
Nous étions restés sur cette question dimanche
Question toujours d’actualité aujourd’hui en France
Parce qu’on nous prend pour des passéistes, d’un autre monde.
Le monde d’avant ; d’avant le progrès, d’avant la déesse Science et sa fille la Technique. Aujourd’hui le miracle au quotidien pour nos contemporains, c’est la science qui l’accomplit, pas l’Eglise dans son Eucharistie.
Nous attendons notre salut de la science des hommes
Nous sommes comme des enfants émerveillés devant l’avancée technologique depuis la révolution industrielle : les trains, les voitures, les avions, la télévision, internet, les téléphones portables, les réseaux sociaux, le GPS, et bientôt la médecine 5G…
L’homme moderne consomme, se divertit, court de plus en plus vite loin du centre : il était enfant de Dieu, le voilà plus qu’un animal parmi les autres, au sommet de l’échelle de l’évolution ; L’illusion enivrante d’être au sommet, le maître, si ce n’est de l’univers auquel on ne comprend pas grand-chose, au moins le maître de la Terre.
Oui c’est comme si l’homme, en gagnant la science, a perdu la foi ; la foi en son originalité, la foi en sa singularité : créature de Dieu, enfant de Dieu.
Cet homme moderne, en vérité c’est chacun d’entre nous
Nous vivons tous plus ou moins cette condition, au moins par procuration, puisqu’à défaut de savoir fabriquer cette technologie moderne, nous l’utilisons ; et plus on l’utilise plus on se sent du monde ; de ce monde qui nous donne le sentiment d’exister, de vivre à 100 à l’heure, de plus en plus vite.
Jusqu’où ? Jusqu’à, sans doute, que la Terre, l’Univers, la Nature, nous fasse comprendre qui est le Maître. Comme aujourd’hui en ce temps de confinement, où le monde est quasi à l’arrêt.
La science pour nous catholiques, ne s’oppose pas à la foi, elle est un don de Dieu, qui nous permet de reconnaître Dieu à l’œuvre dans la nature et dans l’histoire. La science, si elle est notre dignité, doit être marquée aussi de notre humilité de recevoir ce monde comme un don de Dieu, qui nous donne alors le sens véritable de notre précarité, de la précarité de la nature, de l’univers qui nous entoure.
Oui, une condition nous manque souvent : l’humilité
Un homme dans l’histoire nous a ouvert le chemin : Jésus de Nazareth. Qui est cet homme pour moi ? Pas un homme du passé, pas un mythe, pas un humaniste, pas un révolutionnaire, pas un prophète.
Jésus de Nazareth, l’Universel Concret de l’Histoire de l’Humanité
Ce paradoxe assourdissant qu’un homme, juif, Jésus de Nazareth, a vécu il y a 2000 ans, concrètement, réellement, dans un pays occupé tout au long de son histoire, par les babyloniens, les perses, les grecs, les romains.
Cet homme Jésus, venu libérer non seulement son peuple, mais en vérité toute l’humanité, du plus grand esclavage que subit l’homme : La domination non pas d’un peuple sur un autre peuple, non pas d’un homme sur un autre homme. Mais la domination du mal qui habite chacun de nos cœurs et de nos âmes.
Le péché qui nous détruit, et par lequel nous détruisons notre prochain, notre planète.
Oui, Jésus de Nazareth est venu libérer chacun d’entre nous
Cet homme concret dans l’Histoire, est universel ; universel parce qu’Il est Dieu lui-même, Dieu fait Homme pour sauver chaque personne sur Terre, parce qu’Il est aussi notre Créateur.
Dieu Père, Créateur du Ciel et de la Terre, de l’Univers visible et invisible. Dieu Fils, devenu Homme, Jésus de Nazareth. Dieu Esprit Saint, qui vit en nous pour que notre libération se vive concrètement, personnellement, quotidiennement, jour après jour.
Pour cela, Jésus de Nazareth a fondé l’Eglise, son Eglise.
Cette Eglise qui vit des sacrements, qui sont les sacrements de l’Esprit Saint donnés par Jésus, le Christ. Les sacrements de notre libération, les sacrements de notre salut. Et en premier lieu le sacrement de l’Eucharistie. L’Eglise vit de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne.
Voilà le miracle quotidien de l’Eglise
Nous donner la vie du Christ, aujourd’hui, pour notre salut et le salut du monde. Pas de technologie extraordinaire, pas de magie, mais l’humilité de se donner dans des aliments qui font notre quotidien : le pain, le vin. L’humilité de se donner aussi à travers le Livre Saint, à travers la lecture méditative de l’Evangile.
Une humilité qui commande notre humilité : désirer reconnaître cette présence divine, donner son assentiment à la foi, pour qu’elle devienne en chacun d’entre nous une foi agissante au service du prochain. Cette humilité, comme le Christ aujourd’hui dans l’Evangile, de laver les pieds de son prochain comme le Christ lave les nôtres jour après jour, si on le laisse vivre en nous.
Voilà en qui je crois ; voilà en qui nous croyons ; voilà qui est cet homme, Jésus de Nazareth
Nous faisons mémoire aujourd’hui de l’institution de ce repas de l’Eucharistie. Bien plus, nous allons maintenant le vivre, réellement, concrètement.
« Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ?
Vous m’appelez ‘Maître et Seigneur’, et vous avez raison car vraiment je le suis. »
P. Thierry