En ce mois d’Avril je vous invite à contempler le visage de Jésus. Comment ? sur nos crucifix et nos icônes, ou sur internet.
L’image par exemple du saint Suaire nous donne une représentation très réaliste. Nous pouvons véritablement avoir accès au visage de Jésus. Et quel en est l’intérêt ? Parce que Jésus disait à ceux qui lui demandait de lui montrer Dieu : « ne sais tu pas ? qui m’a vu a vu le Père » !
Voulons-nous connaître en vérité Dieu, celui que personne n’a jamais vu ? Regardons le Christ ! Cherchons « le visage du Seigneur » comme disait le chant. Dans cette finale du carême, nous sommes appelés à chercher sa face. De tout notre cœur, de toutes nos forces, de toute notre âme, un peu comme cet enfant perdu dans la foule qui chercherait le visage de sa mère, au milieu de tant de visages inconnus. Un peu comme Marie et Joseph qui cherchaient le visage du Christ en revenant vers Jérusalem à travers la foule des pèlerins.
Nous le verrons s’approcher des pieds de ses disciples lors du lavement des pieds à la Cène le jeudi saint le 18 à Ciadoux. Visage qui manifeste la grandeur de l’amour qui s’abaisse.
Le vendredi saint, le 19, nous le contemplerons (lors des chemins de croix et de l’office de la Passion) décidé, les yeux bien ouverts, donnant sa vie avec la pleine liberté de l’amour, pour le salut du monde. Nous verrons ses blessures, conséquences de la turpitude des hommes, de la lâcheté de Pilate, de l’envie des pharisiens, de la jalousie d’autres, et de la bestialité de la foule et des bourreaux ! Mais nous verrons aussi tous ses membres lacérés par l’odieuse flagellation de celui qui n’avait fait que le bien. Dans le « corps du Christ » qu’est l’Église, dont nous sommes les membres, beaucoup sont également abimés, tailladés de plaies béantes, à cause des coups qu’on leur a imposé, ou à cause de leurs péchés. N’ayons donc pas peur, Il se montre à nous pour que nous nous montrions à lui en vérité.
Car à Pâques, dans la nuit du dimanche 21, nous verrons ces plaies, mais glorieuses ! le Visage resplendissant du Ressuscité, qui ne souffre plus, et dont les stigmates sont le signe de sa victoire, et dont la Croix est le trophée !
Contemplons donc le visage du Christ, sur nos crucifix dans nos maisons, dans nos églises, nos villages et nos champs. Est-il un inconnu pour nous ? Est-il vraiment notre Seigneur ?… Pour quoi a-t-il vécu tout cela ? Pour qui a-t-il vécu cela ? Serait ce pour toi ? Pour moi ? Pour toute l’humanité défigurée par la laideur du péché ! Que naisse en nos âmes une vive douleur de nos péchés, qui conduira non pas simplement à une indignation si facile devant le mal, mais à une véritable conversion « tu mets loin derrière moi tous mes péchés » dit le psalmiste en s’adressant à Dieu.
Nous pouvons vivre une vie nouvelle : en répondant à l’amour de Celui qui a donné sa vie pour que nous ayons la vie. Notre conversion sera le fruit de l’amour, qui nous donne une aversion pour le péché, pour tout ce qui dégrade l’homme et en particulier le fils de Dieu. « Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui même pour moi » Ga 2, 20 Mourrons avec Lui, pour vivre avec Lui !
Abbé Damien Verley+