Edito de l’été – les changements en cours!

Il est souvent plus facile de partir que de rester ! C’est le cas pour un curé qui part. Celui qui part va souvent vers une aventure, et ceux qui restent vivent seulement une absence. C’est le cas aussi lorsqu’une personne meurt dans la foi : « A nous deux » disait un homme avec humour au moment de mourir !

Lorsque le Roi Saint Louis s’apprêtait à s’embarquer pour les croisades, la reine Marguerite ne savait pas où il allait et n’avait pas le moindre intérêt de visiter les lieux où ils devaient faire escale, peu lui importait les dangers qui surgiraient sûrement. Elle n’avait qu’un seul intérêt : être avec le roi. « Plus qu’aller à un endroit je veux le suivre ». Le Roi est Dieu et si vraiment nous aimons Dieu, nous sommes comme Marguerite ! Ce qui importe est de Vivre avec Dieu, l’aimer, faire sa volonté, et trouver ainsi la Vie Éternelle. Voilà le but de toute vie humaine !

Partir m’oblige à laisser des projets et des personnes en cours, ce qui est douloureux pour moi comme pour certains d’entre vous … Même si nous avons la joie de savoir que l’abbé Thierry Porral arrivera comme curé fin août, un départ crée une absence. Bienheureuse pour certains : bon débarras ! (Je sais que bien souvent le curé qu’on aime dans les campagnes, c’est le curé d’à côté ou le curé d’avant…) Pour d’autres l’absence sera peut-être plus difficile, dans tous les cas je vous demande d’accueillir votre futur curé comme le Christ, car ultimement c’est bien Jésus lui-même qui envoie des prêtres.

Parfois le départ d’un prêtre est l’occasion d’un attachement plus profond à Dieu lui-même. Nous servons ensemble Dieu, là où il nous sème, là où il nous mène, et là est la joie véritable. Servir ce bon maître. Devenir des ponts entre le ciel et la terre ! Voici le chemin chrétien, où la croix et la joie se mêlent !

Je voudrais donc simplement terminer par cette histoire qu’un jour j’ai raconté aux joueurs de l’USL alors qu’ils partaient jouer et gagner la finale de coupe de France… Un prêtre dominicain était dans une colonne de prisonniers d’un camp de concentration qui fuyait l’approche des alliés. Au cours de cette terrible marche forcée, lorsqu’une personne tombait épuisée, les nazis l’abattaient. Un homme s’attachât au bras de ce prêtre, et le prêtre racontât plus tard qu’il ne savait pas où il avait trouvé la force mais qu’il avait réussi à le trainer durant quelques minutes interminables. Tout à coup, au loin apparut un char allié, les gardes du camp jetèrent alors leur fusil et s’enfuirent. Cet homme survécu donc… Le prêtre l’avait trainé 500 mètres, et grâce à cela ce père de famille eut la vie sauve. Le prêtre en conclut plus tard que  telle était sa vocation: passer  brièvement dans la vie des gens pour qu’ils aient la Vie éternelle. « Car la Vie Eternelle c’est qu’ils Te connaissent, Toi, le seul Vrai Dieu, et celui que tu as envoyé » dit Jésus en parlant de son Père (Jn17n3)..

Je suis passé dans ces coteaux 4 années. Et ces années auront été difficiles, je rends grâces malgré les épreuves pour ce que nous avons vécu, j’espère tout simplement que cela aura permis à quelques personnes de s’attacher au Christ, qui est le Chemin, la Vérité, et la Vie.. Je veux enfin remercier les personnes qui fidèlement servent dans l’Eglise, le tout petit nombre, qui héroïquement porte beaucoup de choses. Je vous exhorte à continuer et à donner envie aux autres de s’investir avec vous. Merci à toutes les personnes qui ont ouvert leur cœur et leur porte !

Dieu soit béni, et servi par tous les baptisés, prêtres et fidèles laïcs !

Abbé Damien Verley +