Le Carême est bien entamé, temps de grâce pour l’Église et pour nous, temps de conversion, et de pénitence.
Si la pénitence a malheureusement mauvaise presse, elle reste une vertu, elle « est une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps, elle comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l’espérance de la miséricorde divine et la confiance en l’aide de sa grâce » (Catéchisme de l’Église Catholique, 1431).
Tous les chrétiens ont besoin de vivre cette pénitence, car tous sont pécheurs ; et à ce titre, tous ont besoin de se détourner du mal, et du péché. Or, haïr le mal, c’est aimer le Bien. Il n’y a donc de véritable pénitence, d’aversion du mal, que s’il y a un choix libre et radical du Bien. En effet, la vie chrétienne ne consiste pas à ne pas faire le mal, mais à faire le bien plutôt que le mal, à se laisser aimer par notre Créateur et Sauveur pour poser des actes de charité à l’égard de Dieu, des autres et de soi-même.
En ce sens, le 28 décembre dernier, le Pape François a publié une lettre apostolique, Totum Amoris Est, à l’occasion du quatrième centenaire de la mort de S. François de Sales. Je vous invite à la lire, tant elle est lumineuse pour notre vie chrétienne.
Dans cette lettre, à la suite de S. François de Sales, il montre que l’Amour doit devenir, dans nos vies, le point déterminant pour discerner les actes et les gestes à poser : bref, il faut aller là où il y a le plus grand amour, car « c’est la charité et l’amour qui donnent le prix à nos œuvres ».
La Charité peut alors guider chacun de nos actes même les plus quotidiens, les plus banals, chacune de nos conversations, de nos relations, de nos travaux. Le quotidien, et l’ordinaire devient le lieu de notre rencontre avec Dieu, imitant en cela Jésus-Christ dans son humanité.
Le Carême s’incarne dans ce quotidien, il n’est pas déconnecté de notre vie ordinaire, c’est dans celui-ci que nos efforts de jeûne, de prière, et d’aumône deviennent des actes d’amour.
Alors, l’ordinaire de nos vies deviendra extraordinaire.
Abbé Antoine Laviale