Vous avez dit carême ? Je ne sais pas pour vous mais le sentiment que nous sommes en carême depuis bientôt 1 an me traverse souvent l’esprit ; 15 mars 2020, date du confinement qui nous a tant marqué ; et depuis nous nous sommes habitués à cette nouvelle vie, faites de renoncements à certaines de nos libertés que l’on croyait acquises. Nous obéissons, sous mode d’obligation, la morale du devoir héritée de la modernité, qui a pour père le philosophe allemand Emmanuel Kant. Nous obéissons par devoir civique, saupoudré d’une dose d’inquiétude et de peur face à une situation épidémique qui nous laisse perplexe devant tant d’inconnus.
Et pourtant, il n’y a pas d’obéissance sans confiance ; lorsque la confiance n’est plus là, l’obéissance se fait tiède ; qu’elle soit envers nos gouvernants, au travail, en famille, en amour, avec Dieu… Obéissons-nous au Christ ? Dimanche dernier il était question de l’obéissance de la foi, à l’image d’Abraham qui par son obéissance est devenu père d’une multitude de croyants. Notre obéissance à Dieu se mesure à notre confiance en les paroles de son Fils, le Christ, venu sur terre nous dire et nous montrer le visage de Dieu le Père : si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous transporteriez des montagnes.
Ce visage de Dieu le Père, c’est Pâques : devant l’obéissance d’amour et de confiance de son fils, jusqu’à la mort, et la mort sur la croix, Dieu le Père ne l’a pas trahi ; au contraire, Jésus a été glorifié par sa résurrection. Dieu le Père a ressuscité le Fils, pour nous signifier ce qu’est la vie : la vie présente est à vivre selon l’Evangile, notre boussole, dans la confiance en Dieu, pour la vie présente et future. Notre obéissance n’est pas de l’ordre de l’obligation, elle est ancrée dans l’amour et la confiance en ce Jésus qui est vraiment Ressuscité, le Messie, le Christ.
Nous avons commencé ces 2 premières semaines de carême avec les vertus de pauvreté et de foi ; nous allons continuer avec celles de chasteté, d’espérance, d’obéissance et de charité. La chasteté, c’est pour cette semaine ; elle est notre mode de relation aux autres, y compris avec Dieu : sommes-nous dans le don, le service et la gratuité, ou dans la possession, la séduction et l’intérêt ? Captons-nous Dieu en le faisant à notre image, ou essayons-nous d’être à l’image du Christ ? Prions-nous par intérêt ou par gratuité ? Finalement, on en revient toujours à la question de la confiance, de notre foi en ce Dieu de Jésus-Christ.
Ce carême suit la marche du monde, puisqu’on nous annonce l’amélioration des conditions sociales qu’on nous impose dans un temps proche ; et nous avançons de notre côté rempli d’espérance en ce Dieu de Jésus-Christ qui ne déçoit pas ceux et celles qui mettent leur confiance en Lui.
Bonne montée vers Pâques ! Les horaires des célébrations pour la semaine pascale qui commence le dimanche des Rameaux tiennent compte des mesures actuelles de couvre-feu et sont susceptibles d’être modifiées ; pour la Vigile Pascale, les horaires vous seront donnés quand nous aurons des indications sur ce qui est possible de faire ou pas.
Que le Seigneur nous accompagne !
Fraternellement,
P.Thierry