Cette demande des apôtres au Seigneur ce dimanche nous concerne tous ; parce que notre foi est souvent à la mesure de nos prières ; et qu’il nous arrive sans doute d’interpeler Dieu comme le prophète Habacuc :
« Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? crier vers toi : ‟Violence !”, sans que tu sauves ? Pourquoi me fais-tu voir le mal et regarder la misère ? Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent. »
La foi, c’est d’abord un don gratuit que Dieu nous fait ; qu’on se le dise, nous les simples serviteurs ; mais ce don il peut se perdre, qu’on se le dise aussi :
« Combats le bon combat, en gardant la foi et bonne conscience ; pour s’en être affranchis, certains ont fait naufrage dans la foi. » 1 Timothée 1,18-19
Pour vivre, croître et persévérer tout au long de notre vie dans la foi, nous devons la nourrir par la Parole de Dieu et implorer le Seigneur de l’augmenter, pour que nos déserts n’assèchent pas notre cœur, comme le dit le psaume de ce dimanche : « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur comme au désert. » Psaume 94 (95), 7b-8
Tout en « Gardant le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. » 2 Timothée 2, 14 (2°lecture de ce dimanche)
La foi, qui agit par la charité (Galates 5, 6), est portée par l’espérance et enracinée dans la foi de l’Eglise ; dans l’Eglise, parce que si je crois c’est que j’ai entendu, et si j’ai entendu c’est que d’autres ont parlé, c’est là que s’enracine l’amour de l’Eglise, qu’elle est notre mère : « Nul ne peut avoir Dieu pour Père qui n’a pas l’Eglise pour mère », disait Saint Cyprien de Carthage.
La foi consiste à connaître et reconnaître l’agir de Dieu en Jésus-Christ, en tenant 3 attitudes articulées : faire confiance, accueillir la Parole, faire tenir sa vie dessus, sans attendre en retour une récompense ; de simples serviteurs.
Alors, à quoi cela sert-il de croire ? À rien, car nos problèmes du monde ne seront pas directement réglés par la foi… Mais ça change tout, car nos problèmes sont vécus sous le regard de la foi, et certains d’entre eux peuvent être résolus par notre foi : « Le Seigneur répondit : Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi. » C’est la réponse du Christ à la demande des apôtres.
Nous sommes appelés à vivre notre existence comme un cadeau reçu et une tâche à accomplir : le cadeau reçu, c’est le don de la foi ; la tâche à accomplir, c’est de vivre et de persévérer dans la foi, à travers l’Eglise, notre mère.
Demain c’est notre rentrée paroissiale, où Eva fera son entrée en catéchuménat et Sibylle recevra le sacrement de la communion ; Sibylle qui a déjà reçu cette année les sacrements du baptême et de la confirmation ; d’autres adultes commencent leur chemin vers les sacrements de la communion et de la confirmation ; c’est ainsi que la foi s’enracine et grandit dans les cœurs et les âmes ; la leurs et la nôtre.
Abbé Thierry Porral
