Edito du mois de novembre

AVANCER AU LARGE

                    Qui n’avance pas, stagne. Mais avancer comporte un double mouvement. On n’avance pas ‘ex nihilo’, à partir de rien. Pour avancer, il faut partir d’un point initial vers un point d’arrivée et dans l’entre-deux, poser des actes qui insufflent le dynamisme du progrès. Avancer, c’est donc dans un premier mouvement, s’appuyer sur des acquis, des expériences, des personnes ressources pour s’orienter vers de nouvelles perspectives, qui dans notre cas, en Église, ne sont rien d’autre que l’annonce de l’évangile et la quête de la sainteté.

                      Avancer implique dans un deuxième temps,  des sacrifices, voire des conversions, car pour marcher, il faut se déséquilibrer, sinon, on fait du surplace. Tout avancement est un déracinement qui exige des déplacements, plus intérieurs qu’extérieurs.  Ainsi, notre ensemble paroissial est dans un processus d’avancement qui ,sans renier le passé, appelle à des réajustements nécessaires.

                      En jetant un regard rétrospectif sur l’année écoulée, nous avons engrangé des acquis, des résultats. A titre d’exemples, 15 mariages ont été célébrés, et 73 enfants ont été baptisés. Les chiffres ne sont pas forcément signe de vitalité, car tout  dépend des vraies motivations qui conduisent à la réception des sacrements et surtout de ce qu’on en fait dans la vie. Cependant, on peut espérer qu’il y’a un relatif regain d’intérêt pour Dieu… Cela a pu être fait grâce au travail concerté de l’équipe pastorale(prêtres et religieuses) épaulée par de vaillants chrétiens dont nous admirons la bonne volonté et l’engagement, et ce, malgré leur âge parfois avancé : EAP, équipes de funérailles, de permanences, des bulletins sectoriels, de liturgie, du rosaire, du chemin de croix, du service des malades, de l’Oustal ; chrétiens relais, catéchistes, choristes, comptables, animateurs de jeunesse et ceux qui ont rendu des services connus de Dieu seul.

                       Il nous faut avancer dans  un élan missionnaire  qui incombe à  tous les baptisés, d’où un juste positionnement de chacun, une répartition sage et responsable des tâches, en restant ouverts et réceptifs, pour ne pas nous fermer à nos propres points de vue, à des positions figées et définitives. Il importe de soigner l’information, la communication, la collaboration, la patience, l’écoute et la considération mutuelle, avancer à notre rythme, sans nous précipiter, dans notre univers proprement rural. C’est peut-être en cela aussi que le Christ nous attend pour rendre nos communautés vraiment missionnaires.

                      Pour terminer, un clin d’œil à ceux qui ont encore le sens de l’humour et de la plaisanterie: Nous avons la chance d’avoir un curé jeune et dynamique, tout beau et qui séduit par la profondeur et la qualité de ses prêches. C’est un don du ciel et il est à espérer que ces qualités attireront beaucoup de ceux qui avaient décroché avec la prière et la vie ecclésiale. Mais n’hésitez pas à venir à la messe, quand c’est un autre prêtre qui célèbre. Tenez! A l’occasion de l’anniversaire d’un centenaire, son petit fils prend la parole et  fait le vœu que Dieu lui accorde encore 50 ans. Le centenaire, éclate en sanglots et lui répond: « Mais pourquoi veux-tu limiter la générosité de Dieu? Et s’il lui plaît de m’accorder encore 100 ans? » Ne limitons pas la générosité du Seigneur: Et s’il veut nous accorder  ses grâces par  des instruments variés ?

              Bonne fête de Toussaint. C’est la fête la plus proche de nous parce que c’est la fête de nos proches! Que tous les défunts de nos familles soient admis au nombre des saints, lavés par le sang de l’Agneau!

                                                        Abbé Léonard NADEMBEGA